sam. 7 mai 2022
21h
En s’attachant aux infimes modulations de la parole humaine, Suite n°4 célèbre le vivant et l’éphémère : une manière de faire retentir “l’inflexion des voix chères qui se sont tues ». Au cœur de ce théâtre de fantômes, les voix, enregistrées un jour quelque part et transportant avec elles mille détails vivants, sont soutenues et emportées par les instruments, comme dans un opéra.
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Pour le dernier spectacle de la série des Suites, l’Encyclopédie de la parole a choisi de faire entendre directement le matériau qui constitue sa collection sonore et sert à écrire ses spectacles : les enregistrements de parole.
Ce ne sont donc ici plus des acteur·trice·s qui redonnent corps à des voix disparues, mais les personnages eux-mêmes qui reviennent du passé pour nous parler avec leurs voix propres, leurs mélodies originales, leurs timbres inimitables, leurs souffles particuliers.
Sonorisées par Sébastien Roux, les paroles entrent et sortent de scène, transportant avec elles des espaces, des images, des situations, des frictions, des blocs de tension ou d’émotion, des événements majeurs ou minuscules — mille détails vivants que l’enregistrement a gravés et qui se rejouent une nouvelle fois pour nous.
Comme dans un opéra, les voix sont soutenues, emportées, transportées par la musique instrumentale : interprétée par 7 membres de l’ensemble Ictus, la partition de Pierre-Yves Macé déplace l’écoute et révèle des accents enfouis. En croisant l’acoustique et l’électrique, en convoquant des associations de timbres insolites, elle exacerbe la perception et suscite des émotions littéralement inouïes.
Une sorte de théâtre de fantômes, donc, mais avec des spectres bien vivants, en couleur, — qui parlent, chuchotent, crient, apostrophent, rient, dialoguent, comptent, racontent, expliquent, prêchent et consolent, ragent et encouragent, désirent et regrettent, prient et remercient, dansent et souffrent et jouissent et vivent et ne veulent pas mourir.
En s’attachant aux infimes et infinies modulations de la parole humaine, Suite n°4 est une célébration du plus vivant et du plus fugitif : une manière de faire retentir, une dernière fois, “l’inflexion des voix chères qui se sont tues”.
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Langues anglais, italien, allemand, français, hébreu, thaï, espagnol, japonais, malayalam, suédois, néerlandais, arabe, portugais, napolitain, russe, gaélique écossais, coréen, soussou, shanghaïen, catalan, sicilien, grec, tomáraho
Collecteurs invités
Harris Baptiste, Charlotte de Bekker, Tom Boyaval, Sachith Joseph Cheruvatur, Sibel Diker, Julie Etienne, Lucas Guimarães, Otto Kakhidze, Priscila Natany, Nicolas Rollet, Ghita Serraj, Prodromos Tsinikoris, Ece Vitrinel
Avec l’aide de
Naby Moïse Bangoura, Anne Chaniolleau, Maria Cojocariu, Hélène Collin, Pauline et Balthazar Curnier-Jardin, Guillaume Deloire, Monica Demuru, Maria Clara Ferrer, João Fiadeiro, Karin de Frumerie, Fanny Gayard, David-Alexandre Guéniot, Hanna Hedman, Oleg Khristolyubskiy, Anneke Lacoste, Kathy Kyunghoo Lee, Sabine Macher, Federico Paino, Jin Young Park, Sergiu Popescu, Kittisak Pornpitakpong, Irina Ryabikina, Bernhard Staudinger, Giorgia Vignola, Ling Zhu
BILLETTERTARIFS LA CRIÉE
*12-25 ANS, APPRENTIS ET ÉTUDIANTS
1h55 sans entracte
Encyclopédie de la parole & Ictus
Conception
Joris Lacoste
Composition dramaturgique et mise en scène
Pierre-Yves Macé
Composition musicale instrumentale
Sébastien Roux
Composition musicale électroacoustique
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Hugo Abraham
contrebasse, basse électrique
Tom De Cock
percussion
Chryssi Dimitriou
flûtes
Luca Piovesan
accordéon
Jean-Luc Plouvier
clavier électronique
Eva Reiter
viole de gambe, flûte Paetzold
Primož Sukič
guitare électrique, mandoline, banjo
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Joris Lacoste, Oscar Lozano Pérez et Elise Simonet
Collecte des documents
Stéphane Leclercq et Alexandre Fostier
Son
Florian Leduc
Lumière et scénographie
Oscar Lozano Pérez
Création graphique et vidéo
Wilfried Van Dyck
Régie plateau
Elise Simonet, Oscar Lozano Pérez et Nicolas Rollet
Collaboration artistique
En partenariat avec : La Criée – Théâtre National de Marseille
Production et administration : Edwige Dousset et Garance Crouillère assistées de Victoire Costes
Production : Echelle 1:1 en partenariat avec Ictus ;
Avec la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings ;
Echelle 1:1 est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Île-de-France, par le Conseil régional d’île-de-France et par l’Institut Français de Paris pour ses tournées à l’étranger ;
Ictus est soutenu par la Commission Européenne, la Communauté Flamande - Vlaamse Overheid et Vlaamse Gemeenschapscommisie
Coproduction : Festival d’Automne à Paris, MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Théâtre National de Strasbourg, Wiener Festwochen, KunstenFestivalDesArts, Ensemble Ictus, Teatro Municipal do Porto, Le Quartz - Scène Nationale de Brest, Festival Musica, Kaaitheater
Avec la participation du DICRéAM
Pièce accueillie en résidence : aux Subs, Lyon, Saison 2019-20, à la MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis et au Théâtre National de Strasbourg
Remerciements : Pierre-Olivier Boulant
Création : 25 septembre 2020 au Théâtre National de Strasbourg
Ictus est un ensemble de musique contemporaine bruxellois, qui cohabite depuis 1994 avec l’école de danse P.A.R.T.S et la compagnie Rosas (dirigée par Anne-Teresa De Keersmaeker), avec laquelle il a déjà monté quatorze productions, de Amor Constante à Vortex Temporum. L’ensemble a par ailleurs travaillé avec d’autres chorégraphes : Wim Vandekeybus, Maud Le Pladec, Eleanor Bauer, Fumiyo Ikeda. Ictus est un collectif fixe d’une vingtaine de musicien·ne·s coopté·e·s (dont le chef d’orchestre Georges-Elie Octors). Ictus a parié dès ses débuts sur la mutation irréversible des ensembles vers le statut mixte d’orchestre électrique, en engageant par exemple un ingénieur du son régulier au rang d’instrumentiste. Ictus construit chaque année une saison à Bruxelles, en partenariat avec le Kaaitheater et Bozar. Cette saison permet d’expérimenter de nouveaux programmes face à un public cultivé mais non spécialisé, amateur de théâtre, de danse et de musique. Depuis 2004, l’ensemble est également en résidence à l’Opéra de Lille. Ictus travaille la question des formats et des dispositifs d’écoute : concerts très courts ou très longs, programmes cachés (les Blind Dates à Gand), concerts commentés, concerts-festivals où le public circule entre les podiums (les fameuses Liquid Room présentées dans toute l’Europe). Ictus anime enfin un cycle d’études : un Advanced Master dédié à l’interprétation de la musique moderne en collaboration avec la School of Arts de Gand.
La musique de Pierre-Yves Macé se situe au croisement entre l’écriture contemporaine, la création électroacoustique, l’art sonore et une certaine sensibilité rock. Une part importante de son travail repose sur les notions de recyclage, d’appropriation ou de citation. Entamé en 2010, le cycle in-progress Song Recycle pour piano et haut-parleur reprend et transforme une sélection de performances vocales amateur récoltées sur YouTube. Sa musique est publiée sur les labels Tzadik, Sub Rosa, Brocoli. Elle est interprétée par les ensembles Cairn, l’Instant Donné, l’Orchestre de chambre de Paris, le Hong Kong Sinfonietta, les Cris de Paris, le collectif 0 (“zéro”). Il collabore avec les artistes Hippolyte Hentgen, les écrivains Mathieu Larnaudie, Philippe Vasset, Pierre Senges, Julien d’Abrigeon, compose la musique pour les spectacles de Sylvain Creuzevault, Christophe Fiat, Joris Lacoste, Anne Collod, Fabrice Ramalingom. En 2014, il est lauréat de la résidence Hors les murs (Institut Français) pour le projet Contreflux. Soutenu en 2009 à l’Université de Paris 8, son doctorat de musicologie paraît aux Presses du réel en 2012 sous le titre Musique et document sonore.
Sébastien Roux compose de la musique expérimentale qu’il donne à entendre sous la forme de disques, de séances d’écoute, d’installations ou de parcours sonores, d’œuvres radiophoniques. Il travaille autour des questions de l’écoute, de l’espace sonore et de la composition à partir de contraintes formelles. Depuis 2011, il développe une approche basée sur le principe de traduction sonore, qui consiste à utiliser une œuvre pré-existante (visuelle, musicale, littéraire) comme partition pour une nouvelle pièce sonore. Il travaille avec les ensembles Dedalus et GEX. En parallèle, Sébastien Roux collabore régulièrement avec des artistes issus de différentes disciplines. Il travaille avec l’auteure Célia Houdart et le scénographe Olivier Vadrot sur des projets transdisciplinaires et in situ. Il travaille avec la chorégraphe américaine DD Dorvillier sur la relation danse-musique. Il a bénéficié de commandes et de résidences de la part de EMPAC, de Deutschlandradio Kultur, de laWDR, du ZKM, de la RSR, du GRM, de la Scène Nationale de Montbéliard, de La Muse en Circuit, de CESARE, et du GMEM. Il a été lauréat de la Villa Médicis hors-les-murs (USA, 2012) et du concours d’art radiophonique de La Muse en Circuit. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome (2015-2016).
Joris Lacoste écrit pour le théâtre et la radio depuis 1996 et réalise ses propres performances et spectacles depuis 2003 : 9 lyriques pour actrice et caisse claire en 2005, Purgatoire en 2007, Le vrai spectacle en 2011. En 2004, il a fondé le projet collectif de recherche W. Il a été auteur associé au Théâtre de la Colline en 2006-2007. De 2007 à 2009, il a été co-directeur des Laboratoires d’Aubervilliers. Il a fondé en 2007 le collectif Encyclopédie de la parole, dans le cadre duquel ont été créés les spectacles Parlement (2009), Suite n°1 (2013), Suite n°2 (2015), Suite n°3 (2017), Suite n°4 (2020), blablabla (2017) et Jukebox (2019).
Les pièces de l’Encyclopédie de la parole ont été montrées dans le monde entier et ont fait l’objet d’un Portrait au Festival d’Automne à Paris en 2020.
Joris Lacoste a par ailleurs créé de nombreuses performances et participé à plusieurs expositions dans des musées et centres d’art. Il a également traduit trois pièces de Shakespeare pour le metteur en scène Gwénaël Morin.
La Criée – Théâtre National de Marseille
30, Quai de Rive Neuve
13007
Marseille
Métro Ligne 1 : Arrêt vieux-port
Bus Lignes 82, 82S, 83, 583 :
Théâtre La Criée
Voiture : Parking Vieux-Port La Criée Indigo