lun. 28 mars — ven. 1 avr. 2022
Chaque année, le gmem invite un compositeur associé de la programmation pour présenter ses œuvres de création et les œuvres de référence qui ont construit son parcours artistique et professionnel. À partir de la double écoute et du commentaire partagé, les Écoutes Commentées sont des séances privilégiées où les publics sont invités à découvrir les musiques de création dans des conditions professionnelles et exceptionnelles.
Lors de ces écoutes, Elsa Biston aimerait partager avec le jeune public son attachement à la situation du concert, qui permet un pas de côté, un temps pour soi et pour l’attention, et où par l’écoute peut se créer une relation entre l’intime et le partagé.
Elle proposera des musiques qui invitent à être attentifs à la manière dont on écoute, à notre position d’écoutant, nous offrant un temps pour l’observation de nous-mêmes en train de ressentir.
Porter notre attention sur un objet sonore, sur ses qualités, sur la manière dont il matérialise le temps, sur les effets que son écoute provoque en nous, enfin sur les émotions que cela peut générer ; percevoir que de ce travail peut résulter une qualité de relation avec le monde qui nous entoure accrue, une sensibilité plus fine.
C’est ainsi découvrir la musique comme moyen de connaissance, de soi et du lien qui nous unit aux autres et au monde.
Elle présentera une pièce pour son dispositif « d’objets vibrants », un ensemble d’objets – bidons, papiers, tambours – qui diffusent la musique tout en la transformant, chacun à sa manière. L’ancrage visuel des sons dans les objets, qui produit une sensation de personnification, provoque un type d’attention particulier et questionne l’importance de la présence ou de l’absence du corps dans la perception des sons, et les sens et imaginaires que cela induit. Le pouvoir des sons sur nos imaginaires sera alors évoqué, ainsi que la nécessité d’une posture critique dans tout acte de perception.
1h30
Elsa Biston
compositrice et musicienne
Luciano Berio
« A-Ronne (6') » 1974
Hildegard Westerkamp
« Les portes de la perception (5') » 1989
Éliane Radigue
« Geelriandre (12') » 1972
Pascale Criton
« Wander Steps (5') » 2018
Elsa Biston
« Il n'y a pas d'autre côté (12') » 2020
Elsa Biston
« Slow times low freqs (15') » 2020
Elsa Biston est compositrice et musicienne. Dans son travail de composition elle réfléchit aux modes de relation et de transmission entre compositeur et interprète, tout en se concentrant sur la perception fine des phénomènes sonores.
Par ailleurs musicienne metteur en ondes (directrice artistique) pour les enregistrements de musique classique et contemporaine pour Radio France les questions autour du support, du média et de la matière sonore sont au coeur de sa démarche.
Elle façonne depuis 2016, son dispositif d’”objets vibrants”, objets et instruments divers sur lesquels sont fixés des transducteurs, pilotés par un programme informatique, qu’elle joue dans diverses formations le trio La Vague (collectif Mirr) avec Benjamin Sanz et Julien Pontvianne, en solo, avec le quatuor de clarinettes Watt, ou lors du festival d’automne 2019 pour la création d’Antonin Tri-Hoang, disparitions, à l’Eglise Saint-Eustache.
Son spectacle Prendre corps, performance/installation pour 26 objets vibrants et 2 clarinettistes, a été créé au théâtre de Vanves le 12 novembre 2021.
Elle a écrit pour l’ensemble l’Instant Donné, (« J’irais comme un torrent furieux », alla breve pour France musique), pour le Spat’sonore (ensemble d’instruments augmentés et spatialisés de Nicolas Chedmail). Ses pièces électroacoustiques (Il n’y a pas d’autre côté, Muance, Brume) ont été diffusées par le festival Présences (Radio France), Futura, Elektra Music, Scrime, etc.
Elle construit de nouveaux projets avec le trio de percussions Line upon Line (Texas), Hanatsu Miroir (Strasbourg), Zafraan (Berlin) et le Spat’sonore (Paris).
Avec le collectif Trafic, elle initie des projets avec des habitants des quartiers du haut-Montreuil, où elle développe avec le compositeur Alvaro Martinez une musique qui se construit autour de la transmission et de l’échange des ressources culturelles de chacun.
Friche La Belle de Mai – Le Module
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